jeudi 29 mars 2007

PUCELE [Vocabulaire]

I Sens dans le texte.
Jeune fille.

II Etymologie.
Issu du bas-latin *pullicella, "vierge pure". Son origine est discutée : on peut y voir un diminutif du latin classique pulla, fém. de pullus "propret", contraction de purullus qui est le diminutif de purus, "pur".

III En ancien français.
1/ Désigne une jeune fille non mariée et il a comme pendant masculin vaslet. Pucele insiste sur le fait que la personne est jeune et non mariée, par différece avec damoiselle qui ajoute l'idée de noblesse.
2/ A le sens spécialisé de "jeune vierge".
3/ Désigne en particulier la Vierge Marie en référence à sa virginité au moment de la conception du Christ.

IV En français moderne.
1/ Le sens second de l'AF l'a emporté sur les autres au XVIème s., rendant le sens général archaïque. Ainsi, dans le premier sens, pucele est remplacé par "fille" puis "jeune fille".
2/ De nos jours, le terme au sens de "jeune vierge" a une connotation ironique.
3/ Dans certains contextes cependant, le sens général est toujours employé : dans le contexte historique, la Pucelle d'Orléans (1656, titre du poème de Chapelain) pour désigner Jeanne d'Arc et, dans le contexte littéraire, les Doctes Pucelles qui qualifient les Muses.

DAMOISELLE [Vocabulaire]

I Sens dans le texte.
Jeune fille noble et non mariée au service d'une noble dame.

II Etymologie.
Issu du latin tardif *domnicella, contraction de *dominicella, diminutif du latin classique domina.

III En ancien français.
1/ Le mot fait référence à une jeune file de rang social élevé qui, par différence avec dame, est un être jeune et non-marié. Damoiselle met l'accent sur la haute condition sociale, contrairement à pucele qui insiste sur les traits de jeunesse et de virginité.
2/ A la fin du Moyen-Age, l'idée de noblesse l'emporte sur celle de jeunesse et de célibat. Par extension, le terme renvoie à une femme de petite noblesse, mariée à un bourgeois.
3/ Spécialement, dans le bas de la hiérarchie sociale, il désigne la servante.
4/ Il peut désigner une sorte de table de toilette.

IV En français moderne.
Le possessig "ma" et le substantif "demoiselle" se soudent au XVIème s. pour former le syntagme "mademoiselle".

1/ Le mot désigne une femme non mariée, quel que soit son âge. C'est la notion de célibat qui est mise en avant dorénavant. Si le terme est d'abord réservé aux femmes d'une certaine distinction, il est étendu ensuite à toutes les classes sociales.
2/ L'idée de service intervient dansles expressions suivantes : demoiselle suivante = "jeune fille au service d'une dame" ; demoiselle d'honneur = "jeune fille attachée à une mariée."
3/ Au XIXème s., il qualifie une femme attachée à un établissement, ex : demoiselle du téléphone.
4/ Dans le domaine technique, désigne l'outil du paveur.

Vous voulez rajouter quelque chose ? (ou tout simplement hurler votre haine de l'ancien français ?) N'hésitez pas : les commentaires sont là pour cela ! ;-)

DAME [Vocabulaire]

I Sens dans le texte.
--> "la dame de Gaudestroit"
--> par opp. à "damoiselle"
--> en apostrophe : "ma dame".

II Etymologie.
Ce substantif fém. vient du latin classique domina, "maîtresse de maison, épouse, amie, souveraine".

III En ancien français.
Le mot apparaît sous la forme dama aux alentours de 1050.

1) Sert à désigner "celle qui possédait une seigneurie avec autorité et commandement sur des vassaux" (développement parallèle à celui de dominus).
2) Appellation d'une femme de haut rang, par opposition à demoiselle qui peut désigner la femme d'un bourgeois à la fin du Moyen-Age et encore au XVIIème s.
3) "Dame" s'applique à l'épouse et spécialement, ds le langage courtois, à la femme aimée (XIIème s.)
4) Par extension, dès le XIIIème s., le mot commence à désigner une femme n'appartenant pas à la noblesse, mais cet usage ne se développe vraiment qu'au XVIème s. avec une nuance de courtoisie par rapport à "femme".
5) A partir de 1220, l'appellation Nostre-Dame désigne la Sainte-Vierge.

IV En français moderne.
1) Une dame est une femme à qui sa fonction ou son rang confère une certaine respectabilité.
2) Pour désigner une personne adulte de sexe fém., le terme comporte une nuance de considération.
3) Dans le domaine des jeux : "carte représentant une femme", "pièce la plus importante aux échecs après le roi" et "jeu de dames".
4) Dans la religion catho, "religieuse de certains ordres, chanoinesse".
5) Dans le langage technique, "outil qui sert au paveur à battre le sol ou à enfoncer les pavés."

mercredi 28 mars 2007

CHEVALIER [vocabulaire]

I Sens dans notre extrait.
Toujours "chevalier"

II Etymologie.
De l'étymon latin caballarium (dérivant de caballum, "cheval") qui dénommait un soldat de la cavalerie, un aide militaire ou, à partir du IXème siècle, un homme à cheval.

III En ancien français.
1) "cavalier" ; avant le XIIème s., chevalier signifie "cavalier de guerre monté"
2) "homme équipé pour le combat", cette dénomination correspond à un équipement spécifique. Il désignait alors aussi un seigneur féodal possédant un fief suffisament important pour assurer l'armement à cheval.
3) "guerrier de métier".
4) "membre de l'ordre de la chevalerie". A ce caractère initialement technique et professionnel s'attache un statut social. Avec la valorisation du métier de combattant, chevalier devient un terme laudatif, dénommant un guerrier d'élite. Cette valorisation est à l'origine d'une nouvelle signification apparue à la fin du XIIème s. et qui deviendra dominante, parallèle à l'évolution sémantique de la chevalerie qui, désignant tout d'abord un groupe de guerriers, finit par impliquer la noblesse, la bravoure, la générosité des sentiments et des actions. Chevalier a dénommé un membre de cette catégorie sociale.
5) Le chevalier errant, c-à-d itinérant, est le type même du héros des romans de la Table Ronde. Il chevauche de par le monde pour combattre dans les tournois, redresser les torts et acquérir du renom. (Cela restera un topos de la littérature, cf. Don Quichotte)

IV En français moderne.
Le mot chevalier est resté comme tel dans le vocabulaire des institutions médiévales. Il peut encore désigner un membre d'un ordre honorifique (Chevalier de Malte, chevalier de l'Ordre du Temple, etc...) et garder la valeur d'une distinction honorifique (ex : chevalier de la Légion d'honneur). A partir du XVIIème s., il correspond à un titre de noblesse ( au-dessous de baron).
On retrouve encore des traces de l'idéologie du XIIIème s. au XVIIIème s. dans l'expression chevalier de qqun où le terme signifie "protecteur".
En revanche, certaines expressions sont péjoratives : chevalier de l'industrie (1633) : "individu qui se sert d'expédients".



Pour compléter cette fiche ou réagir à une erreur ou inexactitude, merci de laisser un commentaire.

vendredi 23 mars 2007

Liste de vocabulaire

J'ai mis à droite la liste complète des mots de vocabulaire que nous devons connaître pour ce semestre. Les liens sont actuellement inactifs mais, au fur et à mesure que nous posterons les fiches de voc. correspondantes, nous pourrons les rendre actifs afin de retrouver le mot dont nous avons besoin rapidement.

Nous pourrons faire de même pour la traduction : à voir d'ailleurs comment on la scinde ? En plus des trois parties (CM lundi, CM mardi et TD), je pense qu'il nous faut la subdiviser en sous-parties de façon à la rendre lisible.

Pour la phonétique en revanche... Est-ce jouable que nous nous servions de ce blog ? Je n'y crois guère, et vous ? La seule utilisation valable pourrait être pour poser nos questions aux autres, en espérant qu'ils aient la réponse. Bref, à voir.

(Allez, c'est pas tout ça, mais dans une heure, retour à la fac pour le cours de litté de la Renaissance--> qui sèche ? ;-))

jeudi 22 mars 2007

Bienvenue !

Un blog destiné à notre p'tit groupe de potes, afin de partager nos connaissances en ancien français dans un but d'entraide. Les autres peuvent bien entendu s'y aventurer également, mais cela sera à leurs risques et périls, mieux vaut qu'ils le sachent ! ;-)