mercredi 6 juin 2007

Demain...


TOUT SERA FINI...
(Bon désolée, c'était pour vous offrir un moment de détente... Une pause kit-kat sans kitkat quoi. )

mardi 29 mai 2007

Commentaires de la traduc CM1

Les lignes sautées devraient correspondre à peu près à la situation des commentaires par rapport à la traduc !

Ces : pr possessif P3


Estoit : forme de création romane de l’impft de être ; s’oppose à est, forme étymologique

Ot : PS P3 du vb avoir (PS fort)
Sist : PS P3 de seoir (PS fort)
Sesist : impft du subj P3 de seoir ds PSR ac expression d’un comparatif → ≠ actualisation du procès + corrélation ac PS explique impft
Mesesist : impft du subj P3 de meseoir ds PSR ac idée de rareté dans PP
Messeant : qui comporte un défaut (s’accorde ac l’adj le + proche)
Col, teste : CR
Amast :subj impft de amer, valeur hypothétique
M : nus/nul//nul-nului//nus F : nule/nules//nule-nuli/nules
Peüst : impft subj de pooir (forme faible)
Mieudre/meillours//meillour/meillours (fém)
Por voir : loc advbiale, pour vrai, vraiment

Estor : combat
Eüst sis : + que pft du subj
Canjast : impft du subj de cangier = changier
Avoir : bien en général (au sens de possession)
Sielt : P3 de soloir, exprime la permanence
Quil : contraction pr rel « qui » et pperso « le »
Faire son délit de : tirer du profit / plaisir de // fist : PS fort P3
Qu’ : explicatif : car
Perdi : PS faible P3
Combati : PS faible P3
Abati : PS faible P3

Faire de ses bons : faire sa volonté, son bon plaisir
Seoit < chevalier =" 9" parloir =" apparaître" bush =" au-delà"> [katel]
Gastel : une petite chose (valeur minimale)
Oncques : renforce « ne » ≠ « jamais » ici
Maduc : CR mais employé ici comme CS




Faire bien : s’illustrer par ses exploits

Long devise : long discours
A : introduit le cplt de « dire »


Mesconter : infinitif pvant avoir une valeur passive
Matere : récit / vielt : ind prst P3 de « voloir » → forme dialectale de l’Est
En : pr advbial représente « son conte », antéposition, COD de « faire », fonctionne tjr comme Ffb et se place dev vb à mode perso régissant inf dont il est le cplt
Croire : infinitif à valeur passive
Oirre : ind prst P3 de « errer » < durative =""> impft en frçaisTot erranment que : loc conj « aussitôt que »

Traduc du CM1

Je respecte l'aspect des vers donc vous devriez vous y retrouver ^^ Je fais un autre mail avec les commentaires sous forme de colonne aussi, il faut après s'appliquer à mettre le tout l'un en face de l'autre dans un beau petit tableau propret ! Bon courage !! (quand les commentaires commencent à se faire rares, ne préjugez pas de l'intérêt du cours, mais plutôt de celui que je lui portais à cet instant là !)

Son cheval était plus noir qu’une mure
Et son armure était également
Plus noire qu’une mure à maturité.
Sur son heaume était représenté un corbeau

Et le chevalier avait fort belle allure
Quand il portait son heaume sur la tête.
Il était assis sur la meilleure des bêtes
Qu’un chevalier montât jamais.

Sur elle il n’y avait rien qui présentât un défaut,
Cou et tête étaient parfaits.

Nul qui aimerait la perfection sur un cheval

Ne pourrait en monter un meilleur,

Car il était robuste et vraiment
Bien bâti de tous ses membres.
Qui l’aurait monté en un combat

Ne l’aurait changé pour rien au monde.

Le Roi Engenor qui le possédait
le donna a Mélian du Lis.
Mais il en profita peu,
car il le perdit à cause de la Dame de Landesmores
à Lindesores
où il se battit
contre Maduc qui le désarçonna.
Le cheval était beau et robuste,
celui qui le chevauchait dans un combat
pouvait vraiment faire ce qu’il voulait.
Ils firent déverrouiller et ouvrir
la grande porte devant la tour.
Plus vite que le vent glisse sur la mer,
ils sortirent du château en faisant entendre un bruit de sabots de chevaux.
Tel se coucha cette nuit en riant
qui jamais plus ensuite ne se releva.
Aussitôt la clameur s’éleva
car les sentinelles les aperçurent.
Mais auparavant les assiégés les effrayèrent tellement
qu’ils en tuèrent plus de cent.
Ils pénétrèrent dans les tentes en les tuant.
Là un, là deux, là sept, là dix.

Ils mirent toute leur application

à les tuer et à les tailler en pièce,
si bien qu’on aurait pu les entendre trancher
comme s’ils avaient coupé des pieux en bois.
Ils firent un très grand carnage
du côté où ils s’étaient dirigés.
Sur ce, ceux de l’armée assiégeante s’équipèrent, là un, là deux, là dix, là vingt.
Aux premiers engagements s’avança
Bauduc du Château Périlleux
Pour combattre les assiégés
Avec neuf chevaliers.
Devant les autres, le tout premier,
Il fit trembler la terre par son impétuosité.
Maduc le Noir le vit venir
Et se dirigea vers lui.
Tous deux viennent de chaque côté
Plus directement que ne jaillit un trait d’arbalète.
Chacun regarde avec attention et se raidit
Sous l’effet de l’audace et de la vaillance.
Bauduc qui s’élance contre Maduc
Le frappe d’un grand coup sur son bouclier.
Ce n’était pas le coup d’un homme fatigué
Mais celui d’un chevalier alerte.
Il le frappe si directement en pleine poitrine
Qu’il le renverse sur l’arçon de sa selle.
Peu s’en faut qu’il ne le fasse tomber à terre.
Il le frappe d’1 tel coup qu’il l’étourdit complètemt,
Que la lance se courbe et se brise,
Si bien que le coup en fut affaibli.
Maduc se tient ferme sur ses étriers, se redresse
Et frappe Bauduc avec une grande impétuosité.
Il troue son bouclier et rompt
Le haubert qu’il porte.
Le coup qu’il donne est d’une telle force
Qu’il lui transperce la poitrine, si bien que
La lance apparaît de l’autre côté. Maduc le pousse
En arrière, la lance éclate en morceaux
Et Bauduc tombe près d’un chemin
Qui sortait juste à cet endroit d’un enclos.
Sur ce les hommes de Bauduc
Arrivèrent de ce côté à vive allure.
Le Chevalier Noir part
Plus vite qu’un cerf qui sort de la lande.
Drumas, le fils du roi d’Irlande,
Etait également armé, et il s’était rendu
Là où se tenait la bataille,
Entre l’enclos et la porte.
Sur un cheval balzan qui l’emporte vite,
Il poursuit Maduc puis lui livre bataille
Tandis que tous les chevaliers de son camp
Attaquent ensemble les hommes de Maduc.
Il a semblé à Monseigneur Gauvain
Qu’il se comporterait mal et de façon honteuse
S’il s’en retournait sans avoir combattu,
Avant même d’avoir livré un seul combat.
Il éperonne son cheval et se met en position de
Combat contre Drumas qui s’avance vers lui.
Dans ce combat, il arriva que
L’un fit bien la connaissance de l’autre.
Ils virent l’un vers l’autre à vive allure.
Les lances posées verticalement sur le bourrelé en feutre de leur selle.
Ils abaissèrent leurs lances
Et se frappèrent l’un l’autre sur leurs boucliers.
Des fers de leurs lances ils traversèrent tous deux
De part en part le bois de leurs boucliers.
Leurs hauberts étaient si résistants
Que leurs corps n’avaient rien à craindre des coups,
Mais leurs chevaux se heurtèrent l’un l’autre du cou
Et de la tête.
Après avoir rencontré son adversaire, Drumas
Tombe à terre, lui et son cheval en tas.
Qu’il cherche donc un cheval sur lequel monté,
Car le sien a le cou brisé ;
Quant à Drumas, il est grièvement blessé
Par le cheval qui est tombé sur lui.
Le combat lui fut néfaste, de la joute il lui arriva malheur. Néfaste ? Assurément, me semble-t-il.
Mais tous les chevaliers de son camp accourent
Ensemble pour le secourir.
Vous auriez pu voir alors des chevaliers accourir
De toutes parts et combattre si bien
Qu’ils font trembler la terre,
Gronder et frémir l’air et le bois.
On aurait pu voir alors des lances se briser,
Fendre et trouer des boucliers,
Mettre en pièce et défoncer des heaumes,
Répandre des cervelles et briser des bras,
L’un tomber, l’autre perdre l’équilibre.
L'un est blessé, l'autre est tué,
Celui ci remonte à cheval, cet autre est fait prisonnier,
Celui ci est à pied, celui là à cheval,
L'un est mutilé, l'autre n'a aucun mal,
Cet autre combat vaillamment, cet autre aussi bien,
Vous ne verrez jamais de vos yeux
Un combat plus acharné que celui-ci,
Car Monseigneur Gauvain s’y trouvait
Et combattait vaillamment.
Maduc battit en retraite vers sa tour
Lorsqu’il se rendit compte que le nombre de ses ennemis augmentait.
Ils le pressèrent et le poursuivirent
En disant que lui et ses hommes étaient vaincus.
Quand Messire Gauvain vit
Que tous se lançaient à la poursuite de ce côté,
Il appelle son frère, s’éloigna
Et entra dans le bois qui était à proximité.
Aucun homme ne le poursuivit,
Personne ne le vit, ni personne ne le sut,
Car l’air et la nuit s’obscurcissaient
Un peu avant le levé du jour.
Et Maduc s’en alla rapidement
Avec ses gens vers son château.
Au retour, lors de sa retraite, Maduc ne perdit la moindre chose, valût-elle une tartelette.
Maduc entra dans sa demeure
Mar la porte située devant la tour,
Lui qui leur avait livré de grands assauts,
Asséné de nombreux coups et fendu bien des poitrine.
L’un a gagné, l’autre a perdu,
L’un a bien combattu, l’autre est encore plus courageux.
Mais il est inutile de faire de long discours
Ou dans la cour d’un roi ou dans la cour d’un comte.
Raoul reprend ici son histoire,
Qui ne doit pas être mal racontée,
Mais très bien au contraire,
Et qui mérite d’être entendue et contée.
Le récit qu’il veut en faire
Est vrai et digne d’être cru.
Ainsi Monseigneur Gauvain, l’écu
Suspendu au cou, chemine dans la forêt.
La nuit s’achève et le jour se lève,
Le soleil lui, la lumière brille.
Les oiseaux qui accueillent avec joie le matin,
Ne peuvent se taire.
Chacun parle dans son ramage,
Car ils trouvent le temps très beau.
Monseigneur Gauvain chevaucha
Avec Gaherïé
Jusqu’au moment où il entendit dans un petit vallon
Une jeune fille qui criait.
Monseigneur Gauvain s’arrêtaAussitôt qu’il l’entendit.

Traduction des vers 3340 à 3737 de la Vengeance Raguidel

Elle poussa un cri puis 3 autres succissivement. Monseigneur Gauvain, qui était à proximité, entendit le crie près d'un enclos. Il lança alors son cheval à la course, se dirigea de ce côté la lance au poing. Il n'eut pas cheminé plus de 2 arpents qu'il vit celle qui criait. Il y avait deux chevaliers qui en avaient tué un troisième. La jeune fille, me semble-t-il, n'avait pas tort de crier. L'un des chevaliers l'avait brutalisée et maltraitée, car il l'avait saisie d'une main par le cou tandis que de l'autre il la frappait et la battait. C'est ainsi qu'il la frappait avec sa main avec un gantelet de maille et il la traînait contre son cheval à travers la lande. Monseigneur Gauvain arriva à vive allure et lui cria : "Noble chevalier ! Laisse la, laisse la ! Ne la tue pas ! Laisse la tranquille !"
Le chevalier, qui était méchant ne voulut absolument pas la lacher, mais au contraire il répondit avec insolence : "Seigneur, qu'en avez vous à faire ? Allez vous occuper de vos affaires, je n'en abandonnerai rien à cause de vous !" La jeune fille, sachez le bien, leva la tête et parla : "Noble chevalier qui êtes là, dit la jeune fille, venez ici ! Au nom de Dieu, j'implore votre pitié !" S'il y a en vous de la pitié ou de la bonté, de la courtoisie ou de la noblesse, si vous tenez à votre honneur et au salut de votre âme, si vous n'avez jamais secouru ou aider une dame ou une demoiselle, si vous n'en n'avez jamais aimée aucune, au nom de cette fidélité que vous lui devez, noble seigneur, portez-moi secours contre ce traitre qui me tient ! D'une funeste trahison, lui vient le comportement ignoble, qu'il a envers moi. Je ne m'étais en rien rendu coupable envers lui, lui qui m'a infligé un traitement si déshonorant. A de nombreuses reprises, il m'a fait du tort, il m'a brulée ma terre et m'a cassée de mes possessions. C'est assurément vrai, il m'a fait la guerre cinq ans en plus, je crois il a tué mon père et tout cela à cause de moi, parce qu'il n'a pas pu m'obtenir. Noble chevalier, je vous dois la vérité, après qu'il eut tué mon père, il rechercha le pire qu'il pouvait me faire et obtenir. Je lui demanda une trêve, je ne sais quel jour : il l'accorda. Depuis la trêve jusqu'à maintenant, nous avons vécu pacifiquement. A cause du temps clément et de l'été je suis venue toute joyeuse et il m'a prise ainsi en embuscade. Durant la trêve que j'obtins, il a tué mon chevalier, et tout plein de trahison, il est rempli d'une grande perfidie. Noble chevalier empêchez-le de m'emprisonner, vous agirez bien !
-S'il accepte de faire quelque chose pour moi à propos de cela, répondit alors Monseigneur Gauvain, il vous laissera librement et en paix retourner dans votre demeure.
-Comment ! Voulez vous en discuter ? dit l'autre. Sachez assurément que je ferai très peu de choses pour vous ! Sauvez vous d'ici laissez la moi !

mercredi 23 mai 2007

CUIDIER [Vcabulaire] (+ annexe CROIRE)

I Sens dans le texte.
"penser, croire"
"penser, compter, s'attendre à"

II Etymologie.
< cogitare (lat.) = agiter ensemble des pensées --> penser

A pour doublet savant cogiter mais de façon récente et a pris un sens assez ironique.

III En ancien français.
1/ Une opinion fondée sur une certitude justifiée --> impliquer un usage futur.
2/ Quand remise en compte, cuidier que suivi du subjonctif , "s'imaginre à tort que...", décalage avec la réalité --> donc toujours subjonctif à P2 + P3 car jamais assuré de l'opinion d'autrui.
3/ relation avec penser < pensare (peser) et croire<credere (avoir confiance)
4/cuidier + inf :
- je veux...
- être sur le point de...
- manquer, faillir...

IV En français moderne.
On le retrouve dans les Fables de La Fontaine mais archaïsme --> disparaît au XVIIème s.

V Dérivés.
- outrecuidant (-ce) : confiance excessive en soi.
- outrecuidier : témérité, audaceirréfléchie.
- le cuidier : la croyance, la présomption.


CROIRE
I Sens dans le texte.
Sens moderne
II Etymologie.
<>credere (avoir confiance, ajouter foi en, confier en prêt)
III En ancien français.
- sens actuel.
- sens financier existait.
- sesn religieux : prêter foi en l'existence de.
IV Evolution.
Quand cuidier a disparu au XVIème s., a remplacé partiellement avec penser.
+ en : "croire en Dieu" --> domaine du coeur.
+ à : "croire à Dieu" --> domaine de l'esprit.

FIER [Vocabulaire]

I Sens dans texte.
brave, hardi, fougueux, intrépide, impressionnant, qui a belle allure.

II Etymologie.
= sauvage principalement.
ferus hostis : ennemi cruel.
gens fera : la race féroce.
fera diluves : une innondation sauvage.

III En ancien français.
1/ Celui qui a conscience de sa propre valeur mais avec une valeur d'arrogance, d'orgueil.
2/ Celui qui est d'une dureté implacable.
3/ Violent.
4/ Courageux, intrépide, hardi, vaillant.
5/ péj. : quand s'oppose à douz, à courtois.
6/ fier semblant.
7/ Appliqué aux choses : très grand, très fort (En fr. moderne, on garde cette idée avec "fier menteur" par exemple).

IV En français moderne.
L'idée de violence a disparu de fier au profit de féroce : celui qui a un vif sentiment de sa propre dignité.
- fierté = hardiesse.
- fier-à-bras = fanfaron.

VERTU [vocabulaire]

Sens dans le texte : Force.

Etymologie :
= courage, vaillance, qualités morales. C'est un dérivé de vir.

En ancien français :
Sens le plus important est force, courage, énergie.
Sens actuel de faire le bien dérivé de celui-ci d'ailleurs.

Différentes expressions :
1/ faire vertus = faire des exploits aux armes ou faire des miracles.
2/ pierre de vertus = pierre ayant des propriétés curatives ou magiques. Donc vertu peut aoir le sens de "pouvoir".
3/ par vertu, de vertu = avec force.


En français moderne :
-en fr. classique : la vigueur physique ou morale (y compris chez A. GIDE, dans dictionnaire de Furetière, dans les Eloges de Bossuet...).
- qualité qui rend une chose à telle ou telle chose. Ex : la vertu de l'alcool.
- ferme et constante disposition ou volonté à faire le bien + vertus chrétiennes avec les 3 théologales (Foi, Espérance et Charité) et les 4 cardinales (Prudence, Tempérance, Force et Justice).
- chasteté féminine. Ex : prix de vertu, femme de petite vertu.

lundi 21 mai 2007

BALLIER [vocabulaire]

Etymologie :
<bajulare = porter sur son dos. En latin médiéval, exercer une fonction

Sens dominant en a. fr. :
Porter.
A côté, on trouve recevoir, accepter, saisir.

Evolution :
Jusqu'au XVIème s., on a à côté le verbe baillir, gouverner d'étypologie proche.

A décliné dès le XVIIème s., y compris avec un complément. Est sorti de l'usage courant. Est resté dans :

"Ballier un coup à qqun" (1694)
Baillier --> faire un bail mais c'est peu employé.


[TROU !!!! A COMPLETER ! ]


Estre malement bailli = être maltraité, être mal loti.

jeudi 10 mai 2007

Traduction des vers 2880 à 2933 de la Vengeance Raguidel

Toutes les machines de guerre furent installées, mais cela prit 5 jours. Quand les machines furent en place, on leur commanda d'attaquer. Ah, si vous aviez vu les hommes en arme bondir et se précipiter dans toute l'armée ! Ils ne croyaient pas que quiconque puisse les empêcher de prendre le château par la force.
Quand la dame les vit venir, elle s'en trouva fort satisfaite. Quand ils se furent rassemblés, ils s'approchèrent de la muraille et l'assaillirent. Les assiégés se précipitèrent contre ceux venus aux palissades. Commença alors une pluie de projectiles des assiégés vers les assaillants ; monseigneur Gauvain monta alors à la muraille pour assurer une bonne défense. Les assaillants firent couper des chênes et construire des échelles pour monter. Ils les font apporter directement à la muraille et ils les intallent jusqu'en haut, règlent leurs pérrières et aux mangonneaux, ils font jeter des projectiles. Alors vous auriez pu les voir tirer , lancer des projectiles et attaquer très impétueusement. Et les assiégés se défendent avec courage à leurs crénaux et ils jettent des pierres petites et grosses , déversent de la chaux et de l'eau chaude qui brûle et ébouillante les assaillants. Chacun de son côté se défend bien. Une partie des assiègeants monte aux échelles, et les assiégés, qui se défendent avec vaillance, les poussent à terre. Ils en tuent beaucoup et les tranchent là où ils les atteignent. Ils les précipitèrent dans les fossés les uns sur les autres très violemment. Il faut qu'il ait la peau dure celui qui n'a pas le coeur brisé et fendu ! Ils se sont bien défendus ce jour-là, de sorte qu'ils n'ont vraiment pas subi beaucoup de pertes. Ils les ont affrontés courageusement et les autres leur ont livré un vaillant assaut.
Le soir, quand le jour fut tombé et que la nuit vint, alors qu'ils étaient fatigués, plus de 20 mineurs gagnèrent les fossés pour percer les murs. Avec des lévriers et de spics en acier, ils s'attaquèrent tellement à la muraille qu'ils la percèrent et la détruisirent en plusieurs endroits cette nuit-là. Tant pis pour ceux qui en furent contrariés et ennuyés, ils en abattirent plus de trois toises. Les assiégés résistèrent beaucoup mais en vain car pour se défendre d'un tel assaut, il est inutile de tirer des projectiles. Ils courent chercher trois pieux d'une palissade pour les placer en défense là où la muraille était détruite. Il y en aura beaucoup avant qu'on ne les prenne par là. Les assiégés, qui sont très vaillants, viennet à pied de ce côté. Monseigneur Gauvain tenait le bouclier passé au bras et la lance dans son poing. Maduc le Noir n'etait pas loin, au contraire il se tenait debout a côté de lui. Les assiégeants arrivèrent en courant quand ils virent que le mur s'était écroulé ; trois cents au moins gravirent vivement le fossé. Certains veulent y entrer en premier car ils convoitent les richesses qui se trouvent à l'intérieur. La nuit etait belle : il faisait clair si bien que l'on pouvait se distinguer l'un l'autre. Les attaquants ne perdent pas de temps pour venir ; au contraire, ils s'élancent à qui mieux mieux. Ils pensent ne pas arriver assez vite, mais avant qu'ils puissent repartir, il y en aura des victimes! Ils sont accueillis par les assiégés, qui se sont précipités à leur rencontre. Monseigneur Gauvain en premiere ligne les accueille avec fougue. Il distribue ses coups sans compter mais les assaillants les reçoivent avec courage. Quand ils s'aperçoivent que c'est monseigneur Gauvain, leur force en est si affaiblie que plus personne ensuite n'est assez courageux pour s'avancer et attaquer d'une manière ou d'une autre. Les assiégés les contraignent à reculer préciptamment dans les fossés : après cela, plus personne n'a l'audace de poursuivre l'assaut.
Le Chevalier à l'Ecu Noir et monseigneur Gauvain se tenaient ensemble près de la muraille, me semble-t-il, paisiblement, le bouclier autour du cou. Ils ont distribué tant de coups que les assiégeants sont vaincus. Monseigneur Gauvain dit alors au Noir chevalier qui était près de lui : "Ma foi, ce château, je ne l'avais pas trouvé si résistant lorsque j'y étais venu ; même si l'on n'a pas construit depuis de contrefort, de mur, ni de babacane, je vous assure qu'il me plaît beaucoup plus qu'auparavant.
- Comment cela, seigneur ?
- C'est qu'il n'y avait qu'une porte, maintenant il y en a deux! Les assiégeants recevront cent coups avant que nous soyons pris de force ! Nul homme de valeur ne démentira sa vaillance en craignant la mort ou la prison !
- Vous n'avez pas tort, répondit le chevalier, mais je crains et appréhende que la dame ne m'aime pas, et j'aurais envie en ce moment de n'avoir pas même une porte.
Si la demoiselle y apporte ses machines de guerre, elle y entrera. Je suis sûr qu'elle s'emparera de nous avant de partir d'ici. Je vous prie et supplie donc d'agir selon mon avis. Equipez-vous, je vous le demande. Je ferai s'équiper mes hommes. Votre frère peut bien porter des armes , il va mieux. Montez à cheval, je veux que vous me suiviez hors de ce château. Nous formerons une troupe avec nos hommes pour attaquer ceux de l'armée ennemie. Nous pourrons bien les suprendre un peu avant le lever du jour. Au moment où je serai au plus fort de la bataillle contre les leurs, je vous demande alors, si vous m'aimez, de vous en aller tous les deux. Vous ne serez jamais capturé, seigneur, une fois que vous serez dans la forêt." Monseigneur Gauvain s'approche du chevalier et dit : "Me provoquez volontairement ou est-ce une plaisanterie que vous me faîtes ? Vous avez tort, sachez le bien, si vous croyez que je vais faire cela ! Je serais poursuivi par la honte en bien des lieux si je vous laissais assiégé dans ce château et m'enfuyais ainsi comme un voleur et un lâche ! C' est volontiers que je sortirai pour engager la bataille. Aussi longtemps que je serai vivant, vous et moi nous ne nous séparerons jamais jusqu'à ce que nous sachions ce qu'il adviendra de nous. Il pourrait arriver que nous recevions bientôt du secours." L'autre lui répond sur-le-champ : "Quoi qu'il advienne, je ne vois pas d'où pourrait nous venir un jour du secours tant que nous sommes ici. Allez-vous-en, je vous en prie, allez chercher les hommes du roi Arthur grâce auxquels nous pourrons chasser ces gens qui nous ont assiégés de toute part. Votre force et votre mérite ne servent à rien contre eux. Si vous voulez agir sagement, suivez mon conseil, allez-vous-en. Vous voyez bien que nous ne pourrons en aucune manière en venir à bout.
- Je n'ai que faire de ce conseil, répond l'autre,et je ne le suivrai pas. S'il plaît a Dieu, je ne m'abaisserai pas au point de m'en aller sans vous.
- Soyez alors certain, seigneur, dit aussitôt le chevalier, que, si elle parvient à nous prendre, nous ne sortirons jamais plus de prison. Vous commettrez une faute et une erreur si vous ne faites pas ce que je vous demande. Je vous prie et supplie, en tant que vassal et ami, parce que je me suis occupé de votre protection et de votre sauvegarde, d'aller sans tarder chercher du secours dans votre terre. Je suis contraint de vous demander du secours : apportez-le moi comme à votre vassal. Vous avez le devoir de supporter pour moi cette charge qui vous pèse. Afin de me délivrer de cette peine, je vous supplie de partir. Si vous ne me portez pas secours, j'ignore d'où celui-ci me viendra.

jeudi 3 mai 2007

DEVISER [vocabulaire]

Sens dans le texte :
Décrire

Etymologie :
< *devisare bas-latin (forme altérée par dissimilation) < *divisare < * divisum (participe) < dividere = partager, répartir.

Ancien français :
1/ Reste ce sens de partager jusqu'au XVIème s. où la forme "diviser" devient prépondérante.
2/ ranger, organiser --> C'est à partir de ce sens qu'on a le sens extrêment fréquent de décrire, raconter, réciter... --> Cela s'est maintenu en fr. moderne dans des emplois littéraires
3/ Prescrire, indiquer, fixer, décider, ordonner, souhaiter, choisir. On trouve souvent le couple "vouloir deviser" en ancien fr.

Evolution :
A disparu au profit de "diviser" sauf pour le sens de parler.

Dérivés :
1/ Devise :
a) division
b) ce qui distingue, en langue géradique, la formule placée sous les armoiries.
c) Au XVIIème s., c'est une règle de vie.
d) décrire.
e) adevise = à souhait.
f) plan, convention.
g) entretien, conversation.

mettre en devise = ordonner.
en nulle devise = en aucune manière.
sans nulle autre devise = sans plus attendre.

Le sens financier apparaît au XIXème s., sans doute venu de l'allemand Devise qui, peu à peu, a pris le sens de monnaie étrangère par métonymie : on imprime des devises sur un formulaire de change.

2/ Devis :
a) division, partage.
b) faire un devis : décrire, énumérer.
c) propos, discours.

FALLIR [vocabulaire]

Etymologie :
<*fallire lat. pop. < fallere lat. classique (tromper, échapper à)

fail rapidement, extension du radical palatalisé

Fail Fallons
Faus Fallez
Faut Fallent

A partir de la P1, P4-5-6 refaites en faillons, etc... + l'infinitif faillir.

Sens général : manquer, faire défaut
Avec des nuances diverses !
- prendre fin, cesser, s'arrêter.
- commettre une erreur.
- refuser tout service.
- échouer.

¤ p. passé "failli" = lâche.
¤ fallir à + inf. = ne pas réussir à.
¤ impersonnel : besoin, nécessité --> être nécessaire. Sens allant se développer pour le verbe fallir à l place de manquer.

==> falloir va se substituer à fallir par analogie de leurs P3 respectives.Il va être introduit en moyen-fr. (XIVème - XVème s.) et il y aura création d'un imparfait et d'un passé simple.

Fallir est devenu défectif à partir du développement de falloir et est resté faillir pour l'infinitif, les participes, etc. Au futur, "il faudrait" a monopolisé le sens d'être nécessaire aors réfection au futur de "faillir" pour manquer.

Au XVIème s., faillir = être sur le point de.

Paradigme morphologique :
1/ Défaillir = faire défaut jusqu'au XVIIème s. Puis sens moderne.
2/ Défaut = imperfection.
3/ Faille. "Sans faille" = assurément.
4/ Défaillance.

mercredi 2 mai 2007

CORT [vocabulaire]

Sens :
La cour du roi.

Etymologie :
(-tem)

cohortem > cortem (par écrasement) > cort

En latin --> cour de ferme, enclos. Puis, par extension, une partie du camp romain. Puis, par une nouvelle extension, la troupe qui occupait le terrain --> une cohorte = division de l'armée romaine d'environ 600 hommes.
Spécialisation : groupement de personnes qui aidait un chef de province, ses familiers.

En ancien français :
1/ Entourage proche du roi ou le bâtiment de résidence. Ca s'est conservé : "la cour de Louis XIV" (sous son siècle, ça prend de l'importance pour désigner le gouvernement d'un pays), "la noblesse de cour".
2/ Fête, notamment à l'occasion d'un mariage où toute la cour est réunie.

- la cort plénière : quand le roi réunit tous ses vassaux pour le conseiller ou l'aider à rendre justice. Va aussi désigner le siège de la justice où l'on plaide.
- tenir cort : réunir ses vassaux ou rendre justice.

Evolution :
Ay XVème, réunion de cort avec curia --> cette étymologie, fausse, va faire chuter le "t".

"Cour" est resté pour désigner les cours de justice : cour d'appel, de cassation, d'assise.

Sont restées les expressions des courtisans :
- "faire la cour à " (XVIIIème s.)
- "la cour", cercle de personne cherchant à obtenir les faveurs d'une autre.

La cour désigne aussi l'espace clos par des murs --> cour d'un château par exemple.

NB :
Le mot anglais "court" pour le tennis est revenu après un emprunt... au français !

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ESTER [Vocabulaire]

Cf. glossaire où monsieur Roussineau a glosé.

Etymologie
qui se rattache à une racine indo-européenne estea. Se retrouve dans le grec stasis, dans l'anglais to stand, dans l'allemand stehen.

En ancien français :
Ester est usuel en ancien fr.
1/ Intransitif : se tenir debout, rester, s'arrêter et même, dans un sens plus large, exister, être.
2/ Pronominal : s'arrêter ou se tenir.
3/ Son participe passé "esté" a servi de p. passé au verbe être. Il est possible que son p. présent "estant" soit rattaché au latin stantem et donc rattaché aussi à ce verbe.
4/ Impersonnel : au sens de arriver.

-La locution "laisse i ester" est très fréquente : laisser au repos, tranquille, ne plus s'occuper de, arrêter, cesser.
- "Ester à droit" = comparaître devant un tribunal.
- "attends, laisse ester la parole" = sur ce, il cesse d'en parler.

En français moderne :
Il n'est plus employé mais on peut le retrouvé dans le participe passé. Il subsiste comme un terme de droit à l'infinitif, "ester en justice" à partir du XIVème s., soutenir une action en justice soir comme demandeur, soit comme défenseur.

mardi 1 mai 2007

BARON [vocabulaire]

Attention : CS = BER

Sens dans le texte
--> chevaliers, chevaliers de grande vaillance
--> les grands seigneurs de la cour.

On trouve ce mot dans un des premiers textes en français, La vie de St Léger.

Etymologie
<*BARO, on suppose qu'il signifiait "homme libre". Avant l'invasion des Francs, il était déjà introduit dans le monde roman comme homme libre ou guerrier.

En Ancien français :
- Le chevalier qui appartient à l'entourage du roi, notamment dans les romans arthuriens. Souvent qualifiés de vaillants, de hardis et de preux.
- Preux chevalier (découle de ce qui précède).
- Un homme de haute naissance, un grand seigneur.
- Mari. Alors synonyme de espoux ou de Seigneur.

A la fin du Moyen-âge, se spécialise pour donner un titre nobiliaire entre le comte et le chevalier.

D'autre part, "baron" pouvait être utilisé comme adjectif, comme épithète laudativ (même aux saints).

Dérivés :
- barnage =
+ ensemble des barons.
+ grande vaillance.
+ exploit guerrier

Vous êtes cordialement invités à compléter ou à corriger ces quelques notes !

FRANC [vocabulaire]

Etymologie
Nom de peuple à l'origine. A fait son apparition à l'époque carolingienne, francus < frank. Désigne un citoyen de l'Empire jouissant d'une liberté à cette époque.

Se remarque dans la Chanson de Roland où le terme désigne des chevaliers chrétiens ou des hommes libres (par rapport aux serfs.)

A eu une forme suffixée : frances et françois qui a fini par supplanter l'autre forme au 1er s.

A été utilisé comme adjectif :
- libre : franc-homme, jeune homme. Opposé à "chétif homme".
- noble (s'opposant alors à "vilain"). Le rôle d'un noble était de combattre, il y a donc un rapport avec le courage.
- brave, courageux : adj. prud'homme.
- généreux (au sens large)
- bonne éducation, de façon plus générale.
- loyal : opposé "félon" ou à "traître".

A partir de la fin du XVIème s., le mot prend son sens moderne, c'est-à-dire sincère, qui dit la vérité. Dans un certain contexte, franc peut être ce qui présente une qualité, un élement de pureté, cf. "Cabernet franc" --> un cabernet de bonne qualité !!!

Au XVème s., devant un nom :
1/ complet, entier, véritable (ex : franche canaille), libre (coudées libres).
2/ troupes franches (= qui n'appartiennent pas aux troupes régulières)
3/ "franc de..." : libéré de (ex : franc de port).
4/ Exempt de taxes (ex : "ville franche" = ville exempte de taxes)

Dérivés :
1/ Franchise, qui a un sens parallèle qui se spécialise en ancien français.
2/ Franchir, en a. fr. = affranchir. A partir du XVIème s., développement du sens moderne = se libérer d'un obstacle.
3/ Franchement : librement, sincèrement.



Note d'Isa : vous êtes invités à corriger les fautes et à donner vos compléments éventuels sur ce mot dans les commentaires de cet article, afin que la fiche s'enrichisse puisqu'elle n'est constituée quà partir de notes ! Merci d'avance pour votre participation !